Théâtre et compagnie Folgen

durée : 01:18:51 - Fictions / Théâtre et Cie - Les mères, les filles. Être mère de sa mère. Les lignées tressées de cris et d’étoiles. Réparer à mains nues le silence. Le récit des mises au monde. Le chemin de naître.

durée : 01:56:47 - Fictions / Théâtre et Cie - Quel drame indicible a plongé Lidia et David dans le silence ? Pesant, omniprésent, il se dresse au sein du couple comme un obstacle infranchissable, au point qu'aucun de leurs proches ne semble pouvoir les en délivrer.

durée : 01:57:16 - Athalie de Jean Racine - « Athalie, fille d'Achab et de Jézabel, ayant fait exterminer toute sa descendance à la mort de son fils Ochosias, règne sur le royaume de Juda. Adoratrice de Baal, elle tolère néanmoins que quelques Hébreux soient restés fidèles au Dieu des Juifs. Parmi eux se trouvent Joad, le grand prêtre, et son épouse Josabet, qui en plus de leurs deux enfants, élèvent dans le Temple de Jérusalem, un jeune orphelin répondant au nom d'Eliacin. Or cet enfant n'est autre que Joas, petit-fils d'Athalie, héritier du trône de David, que Josabet a miraculeusement sauvé du massacre. C'est la rencontre entre cette reine impie et sanguinaire, et cet enfant qui ignore jusqu'à son propre nom, que Racine raconte dans sa dernière tragédie. Ce jour de Pentecôte verra finalement la mort d'Athalie et le triomphe de Joas, devenu Roi des Juifs. Le 26 janvier 1689, Louis XIV assiste à la création par les demoiselles de Saint-Cyr, d'Esther, tragédie biblique de Jean Racine composée à la demande de Madame de Maintenon. Malgré les réserves de celle qu'il a secrètement épousée, le Roi ne cache pas son enthousiasme et invite Racine à se remettre au travail afin d'offrir aux jeunes collégiennes une nouvelle tragédie. Après le succès d'Esther, chacun s'interroge sur le sujet dont va s'inspirer le poète pour bâtir son œuvre. Judith, Jephté, Ruth… Ce sera l'histoire d'Athalie, reine de Juda, argument tiré du second livre des Rois (Chap.11) et du second livre des Chroniques (Chap.23). Athalie, douzième et dernière pièce de Jean Racine sera publiée en mars 1691 et jamais représentée publiquement du vivant de son auteur. Dès lors, cette pièce, considérée par Voltaire comme étant "peut-être le chef d'œuvre de l'esprit humain", connaîtra un destin singulier. En effet, Athalie compte aujourd'hui parmi les œuvres raciniennes les plus rarement représentées, et continue d'apparaître couramment comme une simple pièce de commande formant avec Esther un diptyque d'inspiration biblique. La timidité des metteurs en scène à l'égard de ce texte tient, sans doute, en grande partie à la complexité du projet de Racine, tant sur le plan du propos théologique que sur celui de l'ambition artistique. En effet, la tentation est grande de lire la pièce comme la simple histoire de l'avènement de Joas, autrement dit de la considérer comme une œuvre pro-sémite racontant le triomphe du Dieu des Juifs sur Baal, dieu du pays de Tyr et de Sidon. Or, en réalité, si Racine s'attache au destin de Joas, depuis son enfance cachée sous le nom d'Eliacin jusqu'à son couronnement sur le trône de David, c'est pour nous prédire sa chute et nous annoncer le règne d'un nouveau Sauveur. Il s'agit évidemment là du Sauveur chrétien, comme le précise d'ailleurs le texte de manière parfaitement explicite : Jérusalem renaît plus charmante, et plus belle. / D'où lui vienne de tous côtés / Ces enfants qu'en son sein elle n'a point portés ? (v. 1163 à 1165). C'est tout le sens de la prière de Joad à la fin de l'Acte III, qui n'est pas sans rappeler la vision d'Isaïe et les lamentations de Jérémie. De ce point de vue, l'œuvre de Racine n’est pas étrangère à l'exégèse symbolique mise en œuvre par les jansénistes. Il est, d’ailleurs, très éclairant de noter la manière dont Racine, tout en prêtant allégeance à l'intransigeante Madame de Maintenon, réussit au fil de son œuvre à donner des gages théologiques certains aux Messieurs de Port-Royal : l'appropriation de figures de l'Ancien Testament en premier lieu mais également l’idée de la révélation providentielle (Comme si dans le fond de ce vaste édifice / Dieu cachait un vengeur armé pour son supplice. v. 55-56) ou de la victoire de la Lumière (Quel astre à nos yeux vient de luire ? v. 751).